Me revoilà encore… mais pas pareil ;-)

Eh eh, et oui…

Une fois n’est pas coutume, je réactive à nouveau ce blog – inactif depuis 2018. C’est une seconde résurrection en plus car j’avais déjà fait une pause auparavant. A chaque fois c’est la même histoire : parce que je ressens le besoin de prendre la plume (et peut-être plus si affinités #podcast #teasing) et parce que j’en prends le temps. En plus de LinkedIn où je publie encore, notamment via ma newsletter GrEEK pour GEEK mais RESPONSABLE dont vous retrouverez les numéros ici), j’ai envie à nouveau d’un espace de liberté, qui m’appartienne complètement, pour me lâcher. Car pour l’instant je me livre plutôt quand j’ai le temps dans des interviews ou des podcasts (comme ici avec Alexandre Mars).

C’est drôle de relire les derniers articles de ce blog car ils « figent » l’état d’esprit que j’avais en 2018 au plus fort de la croissance de Simplon mais comme tout va toujours très vite de mon côté et du côté de Simplon, les choses sont maintenant très différentes. Simplon va bien (mieux en fait, la phase « économie sociale et suicidaire » est enfin terminée), se déploie grâce à ses équipes au top et à ses partenaires dans 30 pays dont la majorité sont en Afrique, ses programmes sont puissants et de qualité en France, sa proposition de valeur évolue en suivant les besoins des entreprises, au gré des partenariats, des financements et des opportunités…

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J’ai demandé à Midjourney de transformer une de mes photos en personnage de cartoon 😉

Une solide équipe de direction est en place et cela me permet enfin de pouvoir me concentrer sur nos grands partenaires (sans qui rien ne serait possible), sur l’international (l’avenir de Simplon), sur la Simplon Foundation (le numérique d’intérêt général et responsable) et sur d’autres activités ponctuelles (par exemple en ce moment je suis à fond sur les IA génératives, les LLMs, ChatGPT et Midjourney et je propose des formations sur le sujet regardez ). L’idée c’est aussi de passer un peu plus de temps avec mes ami-es (j’en ai très peu et je les vois trop peu), mes 2+2+1 enfants et surtout avec la femme qui transfigure ma vie depuis 35 ans (ça nous rajeunit pas comme ne le montre pas la photo ci-dessous).

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Mais attention, je reviens pas pareil qu’en 2018. Je suis beaucoup beaucoup beaucoup plus détendu. J’ai complètement arrêté l’alcool depuis 5 ans (je vais y revenir ici bientôt) et aussi le sucre transformé. Je fais du sport très régulièrement et je me couche avant mes enfants qui disent même, et mes amis aussi, que je suis presque devenu un moine, limite un peu barbant, lol). Et ce nouveau « moi » a très envie de partager plein de choses, très envie de continuer à défendre le numérique comme levier pour changer positivement les choses et la vie des gens (mais sans tomber dans le solutionnisme et sans occulter ses impacts négatifs) et aussi très envie de raconter ce que j’ai appris ces dernières années en travaillant (sur Simplon et sur moi) et en lisant (toujours énormément).

Donc me revoilà, mais pas pareil que la dernière fois, attendez-vous à ce que ça envoie du lourd (ça doit être la crise de la cinquantaine lol)…

A bientôt

Ma pomme et les médias

On le sait ou c’est pas dur à deviner mais oui les médias et la com c’est mon truc…

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C’était ma spécialité à Sc Po Toulouse – la com et les médias – normal j’y étais rentré pour être journaliste (de guerre) ! Ensuite, j’ai fait au moins 15 ans d’agences de com (DDB, Publicis, Weber Shandwick/McCann) et aussi de freelancing dans ce secteur (TBWA, etc). J’ai occupé plein de postes et fonctions différentes (RP, chef de projet, com de crise, planning stratégique, conseil, digital, fundraising, etc) et j’ai même cofondé une agence de com responsable qui va bientôt fêter ses 10 ans (l’Agence LIMITE, que je recommande toujours plus que jamais) donc forcément ça laisse des traces 😉

Le truc c’est qu’avant j’étais payé ou je gagnais ma vie pour faire passer mes clients dans les médias, mais là depuis Simplon le client unique, c’est moi et donc quand on ajoute un beau projet, qui coche bien toutes les cases médiatiques, une aventure entrepreneuriale effrénée et un président qui connait bien la musique et qui est visible : on a une médiatisation très importante de Simplon et de ma pomme, depuis plus de 5 ans. je m’en rends compte parfois quand je poste les retombées presse de Simplon et mes interviews sur Facebook et ailleurs : ça doit être agaçant et les gens doivent se dire que je passe ma vie à faire ça, que je suis partout, que les médias sont vraiment pas ouvert au changement et que ça me branche à fond de faire tout ça. Là dedans il y a du vrai, du moins vrai et du faux donc ce post est dédié à en parler.

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D’abord la couverture médiatique de Simplon est très importante pour Simplon. Pour son modèle économique car la réputation de Simplon attire les partenaires, les sponsors et les mécènes et qu’une fois qu’on fait des trucs super avec eux, on peut en parler souvent dans nos interviews, ça les valorise et c’est bien le minimum qu’on leur doit, ce surtout que bien entendu – et il faudrait être peu perspicace pour le penser – ils ne font pas ça pour ça/pour avoir de la com, sinon je pense qu’ils feraient autre chose…

Mais tout ça, la médiatisation, etc c’est surtout très important pour que les gens nous découvrent et candidatent (sinon on serait uniquement alimentés par es prescripteurs type Pôle Emploi, le bouche à oreille ou les réunions d’information qu’on organise dans les territoires et donc on raterait plein de gens ce qui serait dommage, et je pense que plus de 50% des candidats de Simplon viennent des médias). c’est important aussi pour les gens qu’on forme car les employeurs connaissent Simplon et donc ils se disent (et ils ont raison) que c’est une formation de qualité et donc les Simplonien•ne•s ont avec eux, en plus de leur talent et des compétences qu’ils ont acquises chez nous, le soutien de la notoriété de Simplon dans leurs entretiens d’embauche et ça c’est cool.

Par exemple, et j’ai eu du mal à le croire vraiment mais à force de l’entendre, ce documentaire sur nous a généré des centaines, voire de milliers de candidatures de Simplonien•ne•s, ce alors même qu’il a été diffusé sur Public Sénat et la Chaîne Parlementaire dans le cadre de la série « C’est vous la France » tournée en amont de la présidentielle, et ce n’est pas ce qu’on attend comme consommation médiatique de la part de chômeurs, de décrocheurs scolaires, de personnes des quartiers, etc alors que pourtant si 😉 ça vraiment été un aspirateur à candidats, et aussi un bel outil pour expliquer ce qu’on fait à nos parties prenantes, donc le revoilà :

Donc voilà, c’est pour ça surtout que je passe ma vie dans les médias, parce que c’tait mon métier d’avant, parce que ça défend super bien ce qu’on fait aux yeux du monde, que ça nous attire des candidats, que ça renforce l’employabilité de nos apprenants, et oui aussi parce que quand on est « un bon client » qui connait bien les médias, les règles du jeu et qu’on sait bien exploiter les résonances médiatiques, l’actualité, etc et bien oui, c’est vrai, les belles histoires et les bons clients se refilent entre journalistes, on les rappelle quand on veut des infos et que moi je leur réponds toujours, rapidement, et je les aide, pas forcément pour qu’ils parlent à nouveau de Simplon, mais souvent ils le font, c’est comme ça…

C’est ça qui fait aussi, en plus du succès et de l’impact de Simplon, qu’on est choisis pour « passer à la TV » comme ce fut le cas la semaine dernière pour les BFM Awards :

Et puis quand on est comme moi et qu’on a le « truth based storytelling » dans la peau, qu’on dit toujours la vérité, comme les quelques articles ci dessous dont le dernier est un podcast « écoutable » et retranscrit ci-dessous et qui contient un bon exemple de transparence dans les réponses.

frederic-bardeau-simplon
https://lentrepreneurenvous.com/frederic-bardeau-simplon/

Et parfois c’est même trop transparent, être spontané et soit même, ne pas cacher pas les trucs sous le tapis, être est passionné et honnête ça se sent, les journalistes le sentent… mais parfois ça se retourne contre moi comme ça a été le cas quand on a annoncé notre 2ème levée de fonds avec dans Les Echos avec – sous la plume de Florian Debès que j’a connu au moment de la sortie de mon premier livre sur Anonymous – ce titre redoutable « Simplon lève 4,75 millions et sauve sa trésorerie » (imaginez la tête de nos investisseurs), Ou là encore quand Socialter et Côme Bastin nous égratigne et me prend au mot : « La croissance folle de Simplon » (…) « La « fabrique » serait-elle devenue une usine ? » (…) « le buzz autour du projet a pu faire des déçus » (…) « Des ratés, Frédéric Bardeau en concède volontiers. « On a essaimé trop vite et fait toutes les conneries imaginables. » .

Donc voilà, c’est bien de faire le malin mais parfois on le paye, et puis ça laisse des traces, genre là c’est une vidéo de juin 2013 donc vraiment vraiment au tout début de Simplon et ça pardonne pas lol mais ça rappelle d’où l’on vient pour toujours :

Mais je regrette rien et je confirme que c’est plus fort que moi, et que c’est bien pour Simplon mais pas que pour Simplon : je pense d’ailleurs à faire des ateliers pour aider d’autres entrepreneurs sociaux à mieux parler d’eux mêmes et de leurs projets, à être plus à l’aise et parfois moins « mauvais » alors que ce qu’il-elle font c’est super, j’en avais parlé avec Laure Drévillon de OneHeart, on le fera peut être… et c’est pas réservé aux porteurs de projets d’innovation sociales, aux ONG et au secteur non marchand car il y a des responsables RSE, de Fondation, d’entreprises prestigieuses, des politiques aussi ils feraient bien de bosser leur mediatraining, d’être plus eux-elles mêmes, de dire plus la vérité, etc ça se sentirait, ça se verrait et ça irait complètement différemment : mieux !

Voilà, si ça vous plait partagez, si vous vous réagir vous pouvez aussi, et si vous voulez un mediatraining, vous aurez pas de mal à trouver mon email mais il faudra faire un don à la Fondation Simplon en contrepartie 😉

Repris de Médium : Après l’oral des pionniers French Impact

JE REPRENDS ICI CE POST MEDIUM

Pendant les groupes de travail French Impact avant le lancement de l’appel à projets, j’avais plaidé pour que cet appel à projets récompense non pas des “pionniers” individuels en tant que projets, mais des coalitions, des consortiums ou des alliances de projets ou des projets “collectifs”. J’avais utilisé une métaphore très communicante comme à mon habitude en parlant de “Justice League”, le Marvel/DC Comics où plein de super héro•ïne•s se réunissent pour affronter un danger qui les dépassent tou•te•s avec comme slogan “You can’t save the world alone” : tout est dit, c’est clair non ?

C’est dans cet esprit que Simplon a déposé un projet seul, qui consiste à proposer gratuitement l’entièreté de sa méthode en licence ouverte Creative Commons et donc “en Opensource” – “Simplon Open Commons”- pour que les grands réseaux en contact avec les publics éloignés de l’emploi (Ecoles de la 2ème Chance, EPIDE, SMV, SMA, réseaux d’éducation populaire, de médiation sociale ou numérique, d’Insertion par l’Activité Economique et d’accompagnement à l’entrepreneuriat…les tiers lieux, etc) puissent s’en emparer pour lancer leurs actions de formation, leurs écoles et faire un vrai effet de levier.

Mais c’est aussi dans cet esprit que Simplon s’est joint à d’autres projets, le premier autour d’Emmaus Connect/We Tech Care (❤) et de sa plateforme “Les Bons Clics” qui consiste à réunir là encore plusieurs acteurs pour “join forces” : Croix Rouge Française (❤) et son réseau de structures, de salariés et de bénévoles au service de ses bénéficiaires (coucou Greg), Bibliothèque Sans Frontière et Voyageur du Code (enfin Jérémy… mieux vaut tard que jamais), les Régies de Quartiers (❤) et of course Simplon en tant que réseau de Fabriques mais aussi et surtout pour développer une partie de la plateforme au travers de Simplon Prod (moins cher, solidaire, créateur d’emplois dans les territoires). Bref un truc génial, historique aussi et exemplaire car “collectif”. L’autre projet c’est avec nos amis de l’AFEV (❤) dont on accompagne déjà la stratégie numérique entre autres, et qui portent pour French Impact une initiative super aussi qu’on pourrait booster avec Simplon Prod également.

En sortant de l’oral, le jury par la voix de son président, un pape de l’ESS bien connu des services et reconnaissable à son franc parler et à son crâne dégarni (désolé Hugues ❤), me dit :

“Comme tu avais dit que tu étais pour faire des alliances, tu seras pas étonné si on te demande de faire avec d’autres, et pas contre ?“

Ma réponse a été rapide et n’a pas tardé :

“Bien sûr que non au contraire, avec plaisir !”

Quand je suis sorti j’ai dit ça aux derniers qui allaient passé l’oral :

“Eh, il vont peut être demander aux projets de fusionner ou de bosser ensemble : c’est cool non ?”

Les réactions ont été un peu contrastées 😉 la compétition c’est dans nos gènes et dans nos habitus sociaux : ce qui m’a fait marrer c’est Benjamin (❤) et son acolyte d’Article 1 (❤) qui m’ont dit en rigolant :

“Nous aussi tu crois qu’ils vont nous demander ça ? Car on a déjà donné côté fusion non ?”

LOL, mais on va y revenir ici aussi sur Article1 = Passeport Avenir + Fratelli

Et en repartant, j’ai croisé François Marty et Anne-Gaëlle du Chênelet (❤) et j’en ai reparlé et là le marin d’eau douce me dit :

“Marrant, j’en parlais justement et je disais pas #JusticeLeague moi mais je me demandais pourquoi on était pas “plus solidaires entre solidaires”. D’ailleurs il parait que tu arrives à Calais donc pourquoi on fait pas des trucs ensemble ?”

Et là je parle d’aujourd’hui et de l’appel à projets pionniers French Impact mais c’est tout le temps, partout que le problème se pose, car est plus global :

Lisez ce livre absolument

Tout ce qu’on essaye de faire à Simplon et de tout ce que je fais au quotidien c’est de jouer collectif, d’aider les autres projets, faire des trucs à plusieurs, fédérer, créer des “alliages” et des alliances… Notre réseau de fabriques partenaires est nativement “partenarial” depuis toujours et très hétérogène avec des AFPA, écoles de la 2ème chance, GRETA, établissements d’enseignement supérieur, maisons de l’emploi, fondations d’entreprise qui portent des écoles “type Simplon” et il va l’être encore plus avec “Simplon Open Commons”. C’est historique et partout :

  • Notre programme Refugeek a été lancé avec SINGA (❤), et c’est nous qui avons dit à Singa de postuler pour EPIC (❤❤❤) et ils sont maintenant à nos côtés avec Sport dans la Ville et Agir pour l’école (by the way EPIC aussi est une #JusticeLeague comme Ashoka (❤❤❤) ou la France s’Engage (❤❤❤)… on va y revenir, car ces #JusticeLeague là, c’est pas des tiroirs caisse genre on prend et on se tire, il faut rendre, aider, toussa…
  • Nous menons le consortium CAPPRIO avec Les Petits Deb, Cap Digital, Universcience et Open Classrooms, participons à ClassCode avec Magic Makers et l’INRIA, et faisons bloc avec Zup de Co pour des actions kids pour Microsoft (40k enfants touchés l’année dernière) #JusticeLeague
  • La Grande Ecole du Numérique (❤❤❤) qu’on a aidé à monter et dont on est le premier réseau quantitativement et qualitativement (inclusion, meufs, QPV) et qu’on défend autant qu’on lui demande, c’est aussi une #JusticeLeague on va y revenir
  • On est sociétaire (pas que prestataire) de Label Emmaüs (❤) #JusticeLeague et aussi de la (❤) MedNum #JusticeLeague qui rassemble les acteurs de la médiation numérique, l’Etat, etc
  • Je suis au bureau et au CA du Mouves (❤❤❤) qui rassemble (#JusticeLeague) les entrepreneurs sociaux de l’ESS au delà de leurs statuts, mais aussi de HAND (❤) qui a été monté par un Fellow Ashoka (coucou Gaël) et je leur trouve des fonds et monte des trucs avec eux et les écoles Simplon en Outre Mer #JusticeLeague
  • On tente de monter des alliances de mécènes (l’Admical dit “collective fundraising”) sur la ruralité et aussi sur l’Outre Mer #JusticeLeague
  • Avec AG2R La Mondiale (❤), nous portons une initiative structurante pour tous le secteur avec DigitESS qui est une #JusticeLeague pour aider à la transformation numérique des acteurs de l’ESS… on va y revenir ici
  • La Social Good Week est un bel exemple historique de fédération, le Social Good Accelerator aussi (#EuropeJusticeLeagues), Startupsociales.comaussi et plus récemment, création de France Eco Sociale Tech récemment avec Nicolas (Ring/Investir&+), Chiara (LedByHer), Santiago (ChangeNow), Ismaël (HelloAsso), Mathilde (ShareIT) et Anita (Investir&+) au sein de France Digitale pour fédérer les écosystèmes tech et impact social au delà des “usual suspects”… #JusticeLeague mais j’y reviendrais ici…

Donc voilà, c’est fait, ça faisait longtemps que ça me chauffait et que je le disais qu’il fallait le faire, dans les tribunes, les colloques et les microcosmes et autres “landerneaux”, maintenant je le fais et que c’est si jubilatoire de le faire ou de voir l’effet que ça fait à celles et ceux pour qui c’est disons, pas naturel (les boutiquiers, les compétiteurs, les cachotiers, les logiciels en mode “jeu à somme nulle”, les pingres) : je vais continuer de plus belle à en parler ici et à plaider pour qu’on unisse les forces, qu’on soit “solidaires entre solidaires” comme dit Marty.

Donc à bientôt pour lire ici des histoires de coopérations, de coalitions, de consortium, d’alliances, de fusions, de synergies et d’alliages, réussies mais sans obérer leurs difficultés tant que c’est générateur d’impact social, de mutualisations des coûts et d’économies d’échelle.

Et en attendant vive les #JusticeLeague ❤❤❤

N’ayez pas peur, ne soyez pas jaloux et ne souhaitez pas l’échec de Simplon

« Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire, et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout. » Jules Claretie

Ces derniers temps, le « buzz » est là, encore plus fort que les premières rumeurs qui étaient déjà arrivées à nos oreilles : « ils vont pas y arriver (…) c’est le dernier truc à la mode (…) ils se dispersent trop (…) l’explosion en vol est un vrai risque (…) ils raflent tout c’est pas normal (…) ils ont rien inventé après tout on était là avant eux (…) c’est beaucoup de communication pas beaucoup d’action (…). »
Et comme face à tout ça, le sentiment d’injustice le dispute à celui de la colère, car nous ne ménageons pas nos efforts, j’ai ressenti le besoin d’écrire ce texte, afin que les choses soient enfin dites et écrites, et que peut être certains arrêtent de se cacher derrière leur petit doigt, que chacun prenne ses responsabilités, au moins autant que nous, Simplon, nous prenons les nôtres.

Du côté des pouvoirs publics, de certaines collectivités ou organisations présentes sur le terrain, mais aussi chez certains grands comptes partenaires de Simplon ou réfléchissant à l’être, le doute s’installe et les questions se font de plus en plus pressantes, à mesure que 2016 arrive et qu’elle verra le déploiement national :
  • de la démarche « Grande école du numérique » pour laquelle Simplon et ses partenaires sollicitent un soutien très important pour couvrir le territoire de « fabriques sociales numériques » au service des demandeurs d’emploi
  • du programme « CAPPRIO » financé par les Investissements d’Avenir et où Simplon est chef de file d’un consortium qui réunit les Petits Débrouillards, OpenClassrooms, Universcience et Cap Digital pour faire pendant les 2 prochaines années la promotion du code et du numérique « en priorité dans les quartiers prioritaires »

Il est vrai que le développement fulgurant de Simplon peut interroger, faire peur, provoquer des jalousies et donc générer des réactions peu bienveillantes de la part de structures qui nous jugent trop ambitieux ou trop présents dans les médias et dans les Ministères, d’homologues de Simplon quelque peu aigris car « ils étaient là avant » ou parce qu’ils ont démarré avec nous et qu’ils ont pris ensuite leur envol (ce qui est normal, on leur souhaite bonne chance et d’avoir moins de critiques que nous) ou encore d’organisations qui auraient voulu faire ce qu’on fait, aussi massivement qu’on le fait et fédérer autour d’eux l’intérêt et l’adhésion comme nous le faisons…

Mais qu’ils se rassurent et vous aussi, nous continuerons de les considérer tous comme des partenaires et non des « concurrents » ou des « ennemis » : c’est notre côté Bisounours… Et la « Grande école du numérique » c’est un mouvement, comme celui du code en périscolaire ou à l’école, et nous sommes un moteur de ce mouvement, nous ne nous revendiquons pas propriétaire de ce mouvement, mais nous faisons bien plus que l’accompagner, nous y travaillons tous les jours avec la volonté de le démultiplier le plus largement possible.

Car il est important que tout le monde sache que notre croissance et notre succès sont du à un travail de titan qui ne doit rien à la facilité ou à des complaisances, qu’avec tout ça nous habite au quotidien la pression, les galères, les risques et donc l’humilité et la responsabilité.

En effet Simplon et ses équipes travaillent d’arrache pied pour mettre en place un modèle pérenne à fort impact social et c’est à eux que je pense, et à tous les Simplonien(ne)s qui sont déjà passé par nos formations quand j’entends qu’on nous critique, qu’on souhaite sans l’avouer clairement notre échec en adressant des mises en garde ou en colportant des médisances ou des rumeurs infondées, ce au moment même où nous allons changer d’échelle et pouvoir prouver que ce mouvement qui nous porte et qui nous dépasse va enfin aboutir.

Car en à peine 3 ans, à partir de rien, Simplon est effectivement devenu un acteur incontournable de ce que nous appelons « le numérique inclusif » (peu être que certains le disaient avant et donc qu’on a pas le droit de le défendre mais tant pis) en étant tout à la fois :
  • engagé et militant autant au sein de la French Tech et de France Digitale, que du MOUVES ou des acteurs du Social Good : pour défendre un numérique en faveur de l’inclusion, de l’insertion, de la mixité et de l’innovation sociale
  • partenaire des pouvoirs publics – La France S’Engage, les Ministères du Numérique, de l’Education Nationale, du Travail, de la Ville et de la Jeunesse, du Développement et de la Francophonie, de l’ESS – mais aussi des des territoires qui nous passionnent car nous y sommes implantés ou en cours d’implantation, des startups et des grands comptes aux côtés desquels nos Simplonien(ne)s apprennent et grandissent, des acteurs de l’emploi et de l’insertion comme Pôle Emploi, les missions locales et les OPCA…
  • en plaidoyer permanent sur le plan théorique car présent aux côtés des réflexions du Conseil National du Numérique, publiant un ouvrage sur la démocratisation de l’apprentissage du code (« Lire, écrire, compter, coder ») pour alimenter les débats et les décisions à ce sujet, intervenant dans de nombreuses conférences et événements pour porter haut et fort que le numérique est un levier formidable pour créer des emplois pour ceux qui décrochent du système scolaire, pour celles et ceux qui n’en ont pas ou doivent se reconvertir

Pour faire cela, Simplon a du innover juridiquement, économiquement, pédagogiquement, utiliser tous les leviers possibles – y compris médiatiques et politiques – pour avancer et personne ne peut contester que son exemple n’a pas permis de faire avancer certaines causes, d’autres acteurs, bouger certaines lignes et accélérer certaines décisions politiques.

Car bien sûr que oui, les temps sont propices, le moment était venu et « l’alignement des planètes » est là, maintenant, bien sûr que oui d’autres faisaient avant nous et font aussi, mais il faut être honnête et très clair : Simplon a la certitude d’avoir fait plus que ce qui relevait uniquement de sa responsabilité pour faire avancer les choses, plus que joué « pour lui seul » mais plutôt obtenu des moyens permettant à d’autres et à tous de contribuer.

Qui peut dire que Simplon ne l’a pas aidé à faire des choses, qui peut dire que Simplon ne publie pas sur ses réseaux sociaux les bonnes nouvelles des autres, qui peut dire que Simplon ne propose par son expertise, sa valeur ajoutée et son soutien gratuitement, sans rien attendre en retour, à des personnes, des organisations et même des structures qui l’instrumentalisent, le critiquent ou visent les mêmes financements publics ou privés qu’eux.

Ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs, ou des jaloux.

Pour avoir de l’impact, oui il a fallu grossir vite et donc créer 38 emplois, oui il a fallu agir tous azimuts et donner l’impression de faire « trop » ou « trop de choses » mais le résultat est là, devant nous :
  • 162 personnes formées trouvant un job ou créant leur propre emploi à 80% dans les 3 mois après leur sortie de Simplon
  • 11 écoles ouvertes et bientôt plus de 30 partout sur le territoire (quartiers, ruralité, DOM TOM, Roumanie, Afrique…)
  • des dizaines de milliers de jeunes sensibilisés au code dans 18 pays avec l’Africa Code Week et des milliers en France avec la Code Week européenne et Hour of Code
  • des dizaines d’applications créées par Simplon Prod et par les Simplonien(ne)s
  • Simplonline notre FOAD et ses milliers d’inscrits…

C’est pas rien non ?

Vous n’imaginez pas ce que tout ça a demandé, demande encore et va encore plus demander en 20016 comme sacrifices… Pour les équipes de Simplon, pour ses fondateurs et pour moi aussi (pas surtout)… Ces semaines de 60/90 heures, ces moments volés sur nos vies personnelles, tout ce temps que nous ne passons pas avec nos conjoint(e)s, avec nos enfants : c’est pour cela que c’est insupportable d’entendre les mauvaises langues ou celles et ceux qui les écoutent ou nous les rapportent pour nous prévenir… Mais nous le faisons avec plaisir, galvanisé par la certitude que nous faisons quelque chose de bien, d’utile…

Et en plus – ça va sans dire mais ça mieux en le rappelant – tout ça n’a pas pour but d’enrichir Simplon qui a fait des pertes depuis sa création et sur ses 2 premiers (sur 2) exercices comptables. Ni même ses salariés qui ne sont pas grassement payés avec de l’argent public comme on a pu l’entendre et encore moins ses actionnaires car si par bonheur nous faisions un jour des résultats : ils seraient immédiatement réinvestis dans le projet et notre agrément ESUS implique qu’aucun dividende ne soit versé, de la même manière qu’il implique une lucrativité limitée et un écart de salaire maximal entre le plus grand et le plus petit.

Donc c’est quoi le problème avec nous ?

Bah oui car si on réfléchit bien :
  • Pourquoi choisir un modèle d’essaimage à dissémination souple où l’on fait du sur mesure avec des porteurs de projets locaux tous différents (mission locale, GRETA, école d’ingénieur, CCI, agglomération, organisme de formation, entreprise, association, SCIC…) en créant des emplois locaux et en nous adaptant notre formation et notre recrutement à la configuration spécifique du territoire ? On pourrait faire des vraies franchises…
  • Pourquoi vouloir aller ou rester à Clichy sous Bois, Trappes, Sarcelles, dans les quartiers Nord de Marseille, à Villeurbanne, à Lunel, Roubaix mais aussi dans les zones paumées de nos campagnes, ou dans les DOM TOM avec des formations qualifiantes dont le modèle économique est très difficile à trouver ? On pourrait faire le même travail des organismes de formation traditionnels…
  • Pourquoi toujours tenter d’aller plus loin dans les publics bénéficiaires (les réfugiés avec SINGA, les prisons, les migrants et les mères célibataires) ? On pourrait se concentrer sur les publics les plus près de l’emploi et les moins débutants…
  • Pourquoi s’escrimer à défendre la cause des filles dans les métiers techniques du numérique alors qu’il serait simple de rester au mieux dans le cosmétique (pas beaucoup des filles) ou au pire dans le « gender washing » ?
  • Pourquoi créer une Fondation Simplon abritée par FACE reconnue d’utilité publique dont les actions seront obligatoirement tournée vers l’intérêt général et donc pas vers l’amélioration du modèle économique de Simplon ?

Hein ? Pourquoi faire tout ça ?

Pour tirer la couverture à nous alors que c’est parfois et même souvent risqué car innovant ou sans précédent ? Pour empêcher d’autres de le faire alors qu’on demande qu’à être rejoins et à faire à plusieurs ?

Car si on résume, la première vraie question c’est : pourquoi Simplon fait tout ça ? Pourquoi cette ambition, cette vitesse et cette volonté d’impact ?

Pour l’impact uniquement, bien entendu, et parce que c’est passionnant autant qu’important, pas pour nous pour pour les bénéficiaires, les territoires, les partenaires, notre pays, l’Afrique, le monde…

Alors l’autre question inévitable c’est : qui a peur ou qui est jaloux de nous, et qui souhaite l’échec de Simplon, et pourquoi ? Ca je vous laisse y répondre car c’est évident, l’humain est comme ça, les financeurs doivent choisir et donc instrumentalisent parfois les différences, attisent les jalousies ou les relayent au lieu de rassembler les forces, les territoires préfèrent des acteurs locaux mais nous aussi, car ce sont nos meilleurs partenaires, ils le sont dans plusieurs dizaines de territoires…

Mais en tous cas deux choses sont certaines :
  • on va réussir à faire ce qu’on a dit : nous allons donner raison à toutes les structures publiques, privées, non marchandes, aux porteurs de projets d’essaimage Simplon, à nos actionnaires et à nos parties prenantes qui nous font confiance. Nous allons monter le plus grand réseau de fabriques numériques et porter haut et fort les couleurs de la « Grande Ecole du Numérique », si nous et nos porteurs de projets sont labellisés. Que personne ne s’inquiète outre mesure, nous trouverons les formateurs et formatrices pour nos écoles, car nous les avons toujours trouvés et nous avons 11 fabriques en ce moment. Nous aurons la trésorerie pour absorber plusieurs dizaines de projets en même temps car nos banquiers, nos actionnaires et nos clients nous soutiennent. A la sortie, nous allons insérer tous les Simplonien(ne)s. Parallèlement, nous allons continuer sur le publics des enfants et des jeunes aussi, poursuivre notre effort pour digitaliser l’innovation sociale et mettre du social dans le digital : tout ça c’est certain, on y travaille depuis des mois, on a l’équipe qu’il faut, on s’en donne les moyens et beaucoup de gens nous aident et vont continuer à le faire…
  • on va pas s’arrêter là : ce n’est que le début, nous allons aller encore plus loin et construire une véritable « licorne de l’ESS numérique » pour avoir l’impact le plus grand et le plus durable possible sur nos publics, avec les territoires, avec les entreprises et les pouvoirs publics. Car c’est cette ambition, cette capacité à prendre des risques et à faire plus vite et plus fort qui est importante et qui devrait être saluée et encouragée au lieu d’être critiquée. Donc préparez vous à continuer à entendre parler de nous, et dites vous bien que l’horizon de Simplon ce n’est pas la formation professionnelle ou l’insertion, ni même le rêve d’une SSII solidaire qui pousserait la transformation digitale et l’impact des acteurs de l’innovation sociale, ni même l’éducation numérique ou au numérique pour remettre en marche l’ascenseur social : c’est tout ça bien sûr, et bien plus…

Donc n’ayez pas peur, ne soyez pas jaloux et ne souhaitez pas l’échec de Simplon, plutôt soutenez nous, participez à nos côtés à changer les choses et demandez nous ce qu’on peut faire pour vous, pour vous aider, pour mutualiser, pour faire des synergies et des fronts communs, parce que c’est ça qu’on veut faire, parce qu’il n’y a que les résultat qui compte, l’impact social : alors on s’unit et on travaille ensemble ? Ce serait super non ?

Allez bisous !

La « banlieue » et moi : pourquoi (faire) ?

Simplon.co est une initiative qui tente de démontrer que les personnes qui vivent ou sont issues de « quartiers politique de la ville » (aka « quartiers populaires », aka « géographie prioritaires » mais qu’on devrait appeler comme le dit si bien Majid El Jarroudi, Directeur de l’Adive des « territoires d’avenir ») sont celles qui doivent bénéficier en contrepartie de « l’apartheid » dont ils sont l’objet de solutions, d’efforts et d’attention redoublés, mais surtout que la révélation de leur potentiel doit être une priorité nationale. C’est pour cela que Simplon est implanté dans le 93 et dans des quartiers politique de la ville à Marseille dans les quartiers Nord, à Narbonne, à Roubaix, à Boulogne sur Mer et bientôt à Paris, à Verdun, à Vannes, à La Réunion, à Noyon, à Montpellier, à Lunel, à Toulouse, à Sarcelles, à Epinal, à Dunkerque, à Nantes, à Besançon, à Nevers, à Bordeaux, à Mantes la Jolie ou à Trappes…

Cette semaine, j’ai également été nommé par décret et « installé » lundi dernier aux Mureaux par Manuel Valls au sein du collège « personnalités qualifiées » du Conseil National des Villes (CNV) aux côtés de plein de gens bien (Anne Charpy de Voisin Malin) et Christophe Paris de l’AFEV ce qui m’a amené à signer, le Secrétaire national de l’AFEV Thibaut Renaudin, une tribune sur la nécessaire innovation dans la solidarité et le numérique pour les quartiers : lisez là et partagez là sans modération ici mais en voici quelques morceaux choisis :

  • « Car, ne nous y trompons pas, les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans ces quartiers ne sont pas différents du reste du territoire, il n’y a pas de spécificité propre, ils sont juste plus importants sur des zones où l’on a fait le choix politique de la concentration. Plus d’exclusion économique, sociale, politique, géographique et ethnique, et surtout plus de discriminations qu’ailleurs !« 
  • « Si ces quartiers subissent beaucoup de fractures, il reste néanmoins deux domaines qui échappent à la règle : la solidarité et le numérique ! Ces jeunes des quartiers, et plus globalement les habitants en âge de travailler, sont les déshérités de l’économie industrielle du 20ème siècle. Faisons aujourd’hui, avec eux, le pari de l’accompagnement numérique. Dans une économie de la connaissance, aucun jeune ne doit sortir de l’école sans diplôme, permettons à ces habitants de développer les compétences transversales nécessaires dans notre économie moderne.

Enfin, j’ai également le plaisir d’accompagner la même semaine, avec Simplon et une Simplonienne (merci Naomi), deux initiatives très différentes mais très complémentaires autour des banlieues :

  • « Osons la banlieue« , une série d’événements en forme de « forum économique dans les quartiers » initiée par Aude de Thuin et construite par la Fondation Mozaïk RH (Saïd Hammouche) et la Caisse des Dépôts partant du principe de « La banlieue est un formidable réservoir de croissance économique. Elle regorge de jeunes talents, de nouveaux business models et de créativité. Tous les ingrédients sont là, mais il manque encore le déclic, la sauce qui lie le tout. Nous voulons jouer ce rôle : constituer la plate-forme de mise en réseau et de mobilisation de l’ensemble des acteurs du monde économique pour valoriser l’excellence de la banlieue et déployer son potentiel économique. En un mot : être le fédérateur de talents, l’accélérateur d’opportunités.« 

Alors la question que je me pose, et que je pose ici c’est : pourquoi ai-je tant d’intérêt pour la « banlieue » et les personnes qui y vivent et qui sont largement issues de la diversité alors que moi-même je ne suis pas originaire de ces quartiers (je suis né à Montmorillon dans la Vienne qui est plutôt un petit bourg en zone rurale), je n’ai pas grandi au contact de personnes qui y sont nées ou y ont été élevées (c’est pas à Science po Toulouse, à Paris Assas ou dans mes précédentes expériences professionnelles en agence de communication que j’aurais pu le faire) ?

Bah oui pourquoi ? Et pourquoi pas ?

Même si rien n’oblige à avoir toujours une raison pour faire les choses (mais moi j’aime bien, savoir, ou au moins me poser la question), et après y avoir (un peu) réfléchi, j’ai envie de donner des réponses qui me sont personnelles (donc pas la peine de troller sur des généralités, ici c’est de moi et des raisons qui me sont propres) et qui peuvent expliquer mon intérêt et mon engagement pour « les quartiers ».

La lutte des classes d’abord, clairement. Je suis d’origine modeste, d’une petite ville plutôt rurale, mes parents sont eux aussi d’origine très modeste (plus que moi car ils étaient poissonniers donc commerçants et gagnaient leur vie à la sueur de leur front donc j’ai pu faire des études) et j’ai donc de part mon histoire personnelle un rapport très fort à la question sociale, à la lutte des classes et une haine viscérale de la « distinction » utilisée par les riches, et les bourgeois, pour marquer leur différence avec « les autres », et je pense que dans une immense mesure le « problème » des quartiers n’est pas religieux mais social, économique et donc politique… Donc dans les quartiers, ce qui m’interpelle avant tout, ce en quoi je me sens proche, c’est en quoi ils représentent la classe laborieuse ou chômeuse ou trafiquante que les classes moyennes et aisées désignent comme « parias »…

Le « devenir minoritaire » aussi car l’autre aspect qui est très présent dans ma vision du monde, c’est mon aversion épidermique pour les asymétries, les rapports de force démesurément déséquilibrés, ça me rend dingue et ça me pousse donc naturellement à les combattre, à me mettre systématiquement du côté du « faible » contre le « fort », à vouloir rétablir les équilibres, redonner du pouvoir (d’agir) à celui qui en est privé ou qui en manque pour lutter contre l’oppression, à privilégier les mécaniques d’émancipation à celles qui aliènent, etc. Gilles Deleuze appelait ça le « devenir minoritaire » et c’est ça je crois qui me fait me sentir « rebeu » ou « black » ou « banlieusard », musulman ou « voilée » parfois aussi…

Aussi longtemps que je puisse remonter dans mes souvenirs, la seule fois où j’ai pu être en contact avec des personnes des quartiers prioritaires territoires d’avenir, c’était quand j’étais militaire, pas à Saint Cyr (malheureusement non) mais dans les parachutistes où mon binôme et plein d’autres paras étaient issus de ces quartiers, et mon mémoire à science politique portait sur « la reproduction des élites dans le recrutement des IEP » et mon attirance pour l’humanitaire, le « social » et le service des autres m’a fait oublier que j’étais un pur produit de cette école républicaine qui (re)produit tant d’inégalités sociales alors qu’elle devrait réduire les fractures sociales, numériques… Mais maintenant, parce que je suis engagé dans Simplon, c’est tous les jours que je suis baigné dans la banlieue et c’est un pur bonheur qui me remplit autant que quand je suis en Afrique en brousse ou dans un quartier populaire, et depuis peu autant que quand je rentre dans mon chez moi à Paris avec mes petits blancs d’enfants de bourgeois éduqué de l’innovation sociale, à Chateau Rouge et qu’ils me disent : « papa ce soir tu as vu, c’est encore le marché des cacahouètes » 😉

Simplon a été créé pour proposer des formations aux métiers numériques en tension à des jeunes décrocheurs et plus globalement des chômeurs de tous âges qui sont prioritairement issus des quartiers populaires (pas que car on s’attaque à la ruralité aussi, aux DOM TOM, à l’Afrique mais quand même beaucoup les banlieues). Mais au-delà de ça, c’est bien de mettre de la diversité dans le numérique, dans les entreprises du numérique, dans les postes numériques des entreprises et dans l’entrepreneuriat numérique et dans l’ESS qui en manquent CRUELLEMENT dont il s’agit. Il n’y a qu’à aller des rassemblements, dans les lieux d’élection et scruter les dirigeants de ces univers – tous blancs, éduqués, bien géographiquement nés, socialement émancipés – pour voir qu’il y a un clair souci de représentativité des banlieues et des personnes qui en sont issues et moi, ça me gonfle, vraiment !

Voilà, c’est tout, juste pour partager un peu ce que cette semaine « quartiers » m’a amené à réfléchir, et vous ça vous fait réfléchir, vous allez faire quoi, ou vous faites quoi, vous à ce sujet ? Réagissez dans les commentaires si le coeur vous en dit.

Fier d’être Fellow @AshokaFrance promotion 2015

Après un processus de sélection aussi exigent que stimulant qui a vu sa fin marquée par la validation du board international du réseau Ashoka, c’est avec fierté que j’ai reçu mon « bonsaï » – symbole du mouvement – et que j’ai donc rejoins cette « famille » comme aime à le dire son Directeur Europe Arnaud Mourot.

fred-fellow-ashoka-2015

Soirée mémorable, suivie d’un week-end d’intégration dans le local de Simplon à Lyon : l’occasion de rencontrer des gens incroyables de bienveillance et d’expérience (les ASN, membres du Ashoka Support Network) et de nouer des liens avec les autres Fellows de la promotion 2015 (spéciale dédicace à Fabrice Hegron de « En direct des éleveurs » et Jérémy Lachal de Bibliothèque Sans Frontières) et des promotions précédentes.

Et si vous voulez revoir mon discours en vidéo où je parle des Bisounours du numérique, c’est là :

En savoir plus sur Ashoka, regardez la vidéo ci-dessous ou baladez vous sur leur site web :

Merci @jbsemerdjian et @frwrds pour ce beau « Portrait » de moi

C’était un peu à l’arrache mais c’était bien cet échange avec toi Jean Baptiste…
Je m’attendais pas à ce que ça donnerait, et ça donne ça et c’est top donc merci :

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Lire l’article portrait

 

Enfin de retour en Afrique…

J’écris ces lignes de mon hôtel du Cap en Afrique du Sud où je suis pour le lancement et le pilote d’un événement qui va je l’espère faire date dans l’histoire numérique du continent africain : l’Africa Code Week – la Semaine africaine du code et le bel article de Samir dans Le Monde sur le sujet et son histoire.

Initiée par le département Corporate Social Responsibility de SAP pour la zone Europe, Middle East & Africa (EMEA), cette aventure a été rendue possible par qu’une petit groupe de gens et d’organisations y ont cru : le Galway Education Center en Irlande, le Cape Town Science Center et Simplon.co bien entendu !

Sous le haut patronage des secrétaires d’Etat à la Francophonie et au numérique, Annick Girardin et Axelle Lemaire, cet événement a été lancé officiellement hier soir, voici quelques photos (de moi #egotrip mais c’est un peu l’idée de ce blog).

Et ci-dessous la reproduction de la petite adresse que j’ai faite à cette occasion et dans laquelle vous retrouverez mon idéalisme (voir mon côté #bisounours) et mon envie de passer plus de temps sur ce continent fascinant, envie que je partage avec ma femme à laquelle l’Afrique manque aussi, mais c’est pour bientôt !

I hope that you enjoy your diner, I will be brief. Excuse me for my voice because îam sick, excuse me for my bad english and french accent but Iam french, and i seize the opportunity here to thank the Consul of France to be here tonight

Iam frederic bardeau, the CEO of Simplon, which is a social company who propose some free 6 months coding training to underprivileged young unemployed people from poor suburbs and rural areas in France, in romania and now with the help of SAP in Johannesburg within Sci Bono the Discovery science center

Simplon is very active and activist in sharing coding skills to children, women, unemployed talents so when SAP first mention the project of adapting the european code week for africa, I confirm that simplon would give all its energy to make this happen

Africa has enough divides and inequalities not to add a new one: the digital divide. So for africa’s future, for africàn youth: Africa code week is very important to raise the Coding issue in the continent. Coding is like having super powers, to understand our world, to profit from all the jobs opportunities

For this africa code week, Simplon will help for the coordination, for the workshops with our friends from SAP and Galway Education Center (please stand up) and also we will help for the content that will be freely distributed on OpenSAP which is a fabulous online plateform (please Ian stand up and applause him).

But we want everyone to get in the digital train, and It won’t be possible without your help. Governements, education professional, companies, NGOs: we all have to seize this historic opportunity

And because this africa code week is a pan continental initiative, with a majority of french speaking countries : let’s say It in french. Africa code week is La semaine africaine du code.

Thank you for your attention

Dans le First des Rendez-vous du futur

#OpCharlie : désobéissance numérique et hacktivisme (again)

Avec #OpCharlie, j’ai repris le chemin des plateaux de TV et des émissions de radio pour expliquer qu’Anonymous n’est pas un parti politique ou une ONG, que les personnes qui luttent contre le « cyberjihad » sont les mêmes que celles qui tentaient de « défacer » le site du ministère de la défense pour protester contre la mort du Rémi Fraisse et que ce seront les mêmes qui se manifesteront quand le début d’un « Patriot Act » à la française pointera le bout de son nez (quoi c’est déjà le cas ?).

Mais fait plus rare, j’ai eu 50 minutes sur France Culture pour en parler un peu plus longuement, merci à Cultures Monde et à Xavier Martinet de m’en avoir donné la possibilité :

Capture d’écran 2015-02-03 à 07.50.01

à ré-écouter ici