Tim Ferriss sort de ce corps ;-)

Ah ah ah j’ai eu un call avec une personne cette semaine qui m’a dit qu’elle avait entendu parlé de moi la première fois en écoutant ce podcast que j’ai fait pour la super dream team de Ticket For Change et que j’ai remis ci-dessous :

Au-delà du fait que ce podcast a été enregistré au début de Simplon et donc que c’est drôle de voir le chemin qu’on a parcouru depuis (on avait 4 ans et demi, 35 écoles, 1000 personnes par an, 90 salariés) et que l’interview a été réalisée à Station F quand on avait quelques bureaux là bas, les enjeux et les thèmes que je développe n’ont, eux, pas trop changé depuis ces dernières années. Je suis toujours à la recherche des meilleurs moyens, outils et solutions pour être super productif et – en même temps comme dirait l’autre – respecter mon équilibre vie pro/vie perso, passer du temps avec ma femme, mes proches, nos 5 enfants.

Parfois je me dis que ça aurait du sens que je partage mes trucs et astuces, mes outils et que je rende compte des choses que j’ai essayé et qui n’ont pas marché, etc. D’autant que j’ai exploré de nouvelles méthodologies, de nouveaux moyens de gérer le temps et les tâches, que les apports de l’IA et de l’IA générative sont déterminants pour gagner du temps, mieux comprendre et apprendre… Et puis c’est pas comme si j’avais pas également beaucoup avancé sur les bonnes pratiques en matière d’hygiène de vie aussi. Depuis l’époque du podcast cité plus hait, j’ai modifié mes routines, j’en ai ajouté de nouvelles, j’ai complètement arrêté l’alcool depuis 5 ans (révolutionnaire comme impact), j’ai stoppé deux ou trois autres addictions délétères qui me pourrissaient l’existence, bossé sur ma nutrition, mon activité physique…

Peut être que je vais partager tout ça, ou pas, mais si je le fais il faut que je trouve le bon format, le bon média et le bon ton car je ne veux donner de leçons à personne, ni laisser penser que je suis une machine de guerre qui maîtrise tout, je ne suis ni Tim Ferriss, ni le bon Dr. Andrew Huberman, ni un guru du développement personnel. Juste une personne qui cherche sa voie et son chemin de vie et qui met tout en œuvre pour être efficace, efficient et profiter un maximum de son temps sur Terre car une chose est sûre : la vie est courte donc autant ne pas la gâcher !

UPDATE : Seamlessm4t by Meta (plus que ChatGPT) est-il la concrétisation (enfin) réussie du mythe de la Tour de Babel ?

25 août 2023: Meta vient de mettre en opensource à disposition Seamlessm4t qui se targue d’être un traducteur universel qui prend en compte 100 langues par écrit et en speech to text >>> en savoir plus : https://thetechportal.com/2023/08/22/meta-introduces-seamlessm4t-an-ai-model-that-translates-and-transcribes-nearly-100-languages/

L’humanité a toujours été fascinée par l’idée de surmonter les barrières linguistiques. Cette ambition est ancrée dans nos mythes les plus anciens, comme le récit biblique de la Tour de Babel. Aujourd’hui, cette aspiration trouve écho dans les avancées des technologies des modèles de langage à grande échelle (Large Language Models, LLM) basés sur l’architecture Transformer de type ChatGPT, Bing Chat, Bard, Llama, Claude…

Le récit biblique de la Tour de Babel et les LLM partagent une ambition commune : transcender les limites linguistiques. Dans le mythe de Babel, l’humanité, unie par une seule langue, entreprend de construire une tour qui atteindrait le ciel, illustrant une volonté d’unification et de grandeur. De même, les LLM cherchent à créer une intelligence artificielle polyglotte capable de comprendre et de générer du texte dans diverses langues, démontrant une aspiration à l’unité malgré la diversité linguistique.

Toutefois, il est essentiel de reconnaître que les motivations à la base de ces ambitions sont très différentes. Dans le récit biblique, l’ambition est teintée d’orgueil, avec une volonté de rivaliser avec le divin. Par contraste, les LLM sont motivés par une volonté de résoudre un défi technologique et d’améliorer les interactions humaines à travers les barrières linguistiques.

La Tour de Babel et les LLM représentent tous deux des moments de progrès significatifs. D’un côté, nous avons une tour monumentale, symbole de l’innovation architecturale de l’époque. De l’autre, les LLM, qui sont le fruit des avancées en apprentissage profond et en traitement du langage naturel, sont de véritables prouesses technologiques. Cependant, les conséquences de ces avancées diffèrent considérablement. La construction de la Tour de Babel a fini par entraîner la dispersion de l’humanité à travers le monde et la naissance de différentes langues, entravant ainsi la communication. À l’inverse, les LLM ont le potentiel d’unir les personnes en facilitant la communication à travers les barrières linguistiques.

Dans le récit de la Tour de Babel, l’intervention divine a mis fin à l’ambition humaine. Avec les LLM, il n’y a pas d’intervention divine, mais il y a de sérieuses considérations éthiques et sociales. L’essor des LLM soulève des questions sur leur utilisation responsable, la protection de la vie privée, les biais algorithmiques, et la fracture numérique. Alors, est-ce que ChatGPT, ou tout autre LLM, est une version réussie de la Tour de Babel ? La réponse est plus compliqué qu’il n’y parait.

D’une part, les LLM réussissent là où la Tour de Babel a échoué : ils parviennent à surmonter les barrières linguistiques, facilitant ainsi la communication et l’échange d’idées. ChatGPT, Bard et les autres permettent à des personnes ne maitrisant pas bien une langue (illettrisme, personnes muettes ou sourdes, dyslexie, dysorthographie, etc) de s’exprimer, d’être comprises et d’obtenir une réponse dans plusieurs langues (bientôt toutes y compris le Breton, l’Occitan, etc) ou selon leur degré de compréhension (« explique moi l’informatique quantique comme si j’avais 12 ans »).

D’autre part, les LLM ne sont pas encore « parfaits » loin de là. En premier lieu le nombre de langues qu’ils maîtrisent n’est pas encore complet (100 environ). Ensuite les questions éthiques et sociales qui les entourent nécessitent une réflexion et une réglementation attentives. On sait que les corpus de textes qui sont tokenisés par les LLM pour leur entrainement sont linguistiquement biaisés (contenus anglo-saxons ou « occidentaux ») et à posteriori « traduits » dans d’autres langues. Donc on serait légitimes à se poser la question de savoir si un LLM « francophone », entraîné sur des contenus exclusivement francophones, serait différent par nature d’un LLM multi-linguistique ou anglo-saxon qui serait ensuite « transposé » dans d’autres langues.

Tout comme la construction de la Tour de Babel, l’essor des LLM est une manifestation de l’ingéniosité et de l’ambition humaines. Cependant, il est essentiel que cette ambition ne nous aveugle pas aux implications potentiellement néfastes de ces technologies. Comme le récit biblique nous le rappelle, l’orgueil humain doit avoir des limites. En matière de LLM, nous ne devons pas pécher par solutionnisme technologique, car ce sont les personnes les plus vulnérables, celles qui risquent d’être laissées pour compte, qui pourraient nous en vouloir… et l’idée que l’anglais puissent être la « méta-langue » qui permet de traduire toutes les autres, ou que le langage est réductible à des tokens vectorisés serait un « blasphème » pour les linguistes autant que pour le bon sens.

Abordons donc le développement et l’utilisation des LLM avec humilité et prévoyance, en gardant à l’esprit les leçons de la Tour de Babel. C’est seulement alors que nous pourrons vraiment dire que nous avons réussi là où la Tour de Babel a échoué et reconstruire une autre unité du genre humain dont nous avons tant besoin pour faire face aux défis communs qui sont devant nous.

L’IA et le futur du travail: on se met au boulot ou bien ?

Voilà un article sur une thématique qui m’est très chère, puisque je la vis au quotidien avec Simplon : le futur de l’emploi à l’heure de l’IA, et sur un sujet pas facile et controversé.

Je suis tombé dernièrement sur une étude de l’OCDE qui anticipait la disparition de près de 15 millions d’emplois dans les 20 prochaines années à cause (ou grâce) des progrès exponentiels de l’IA et de l’automatisation. Rassurez-vous tout de suite, je ne pense pas qu’on sera tous chômeurs, contrairement à ce que prédisent certains « prophètes de malheur » plutôt pessimistes. En fait, ces études prospectives oublient souvent de mentionner que de nouveaux emplois vont aussi être créés, en nombre, par les mêmes technologies qui en détruisent, et qu’elles vont aussi transformer la nature même du travail pour la majorité d’entre nous.

Midjourney – Artificial Intelligences and Humans peacefully working together, Utopic Cartoon style –s 50 –v 5.2

Pour le meilleur et pour le pire.

Côté meilleur, l’IA va nous permettre de déléguer les tâches pénibles, répétitives et sans valeur ajoutée au robots et aux algorithmes. On aura plus de temps pour se concentrer sur la créativité, l’innovation, les relations humaines et le sens au travail. L’IA pourra aussi augmenter nos capacités cognitives, améliorer notre productivité et personnaliser nos expériences.

Côté pire, les emplois peu qualifiés et ceux basés sur des compétences facilement automatisables risquent de disparaître. De plus, la frontière entre vie privée et vie professionnelle risque de s’estomper définitivement avec des IA de plus en plus intelligentes et omniprésentes. On aura aussi affaire à la dépendance croissante aux machines et à la perte de certaines capacités humaines (calcul mental, orientation, mémorisation, etc.).

Pour conclure, je reste convaincu que l’humain restera irremplaçable. La créativité, l’empathie, la collaboration, la pensée systémique ou encore la sagesse sont des capacités qui font notre humanité. À nous d’utiliser l’IA pour les développer et non les remplacer.

Le succès de demain appartiendra à ceux qui sauront allier l’humain et la machine, en faisant interagir le meilleur des deux mondes. Notre avenir n’est pas de nous faire remplacer par les robots mais de travailler avec eux, en complémentarité. La clé sera la formation tout au long de la vie pour développer ces « complementary skills » et d’autres compétences d’avenir.

Midjourney – Artificial Intelligence taking over human jobs, Dystopic cyberpunk style –s 50 –v 5.2

Sacré Benedict…

L’article « AI and the automation of work » de Benedict Evans m’a également marqué car pour une fois il discute de l’impact de l’IA générative, des grands modèles de langage (LLM) et de ChatGPT sur l’avenir du travail et de l’automatisation. En voici les points principaux :

  • Changement Générationnel : L’IA générative, les LLM et ChatGPT sont considérés comme un changement générationnel dans ce que nous pouvons automatiser avec le logiciel. Ils devraient apporter plus d’automatisation et de nouveaux types d’automatisation.
  • Automatisation et Emplois : L’auteur soutient que bien que l’automatisation puisse éliminer certains emplois, elle en crée également de nouveaux. Cela a été la tendance au cours des 200 dernières années. Cependant, la crainte est que les nouveaux emplois créés par l’IA et l’automatisation ne soient pas aussi prévisibles ou aussi nombreux que les emplois qui sont automatisés.
  • Le Sophisme de la masse de travail : L’auteur discute du « sophisme de la masse de travail », qui est la fausse idée qu’il y a une quantité fixe de travail à faire, et que si une partie du travail est prise par une machine, il y aura moins de travail pour les gens. Cependant, si une tâche devient moins chère grâce à l’automatisation, plus de personnes peuvent se la permettre, et elles ont plus d’argent à dépenser pour d’autres choses, créant de nouveaux emplois.
  • Le Paradoxe de Jevons : L’auteur introduit le paradoxe de Jevons, qui suggère que lorsque la technologie rend les processus plus efficaces et moins chers, nous avons tendance à en utiliser davantage, ce qui entraîne une augmentation de la consommation. Ceci a été appliqué au travail de col blanc depuis 150 ans.
  • La Vitesse d’Adoption : L’auteur souligne que l’adoption de technologies d’IA comme ChatGPT se fait beaucoup plus rapidement que les technologies précédentes comme l’internet ou les PC. Cependant, l’auteur soutient que le remplacement ou l’automatisation des outils et des tâches existants n’est pas trivial et prendra du temps.
  • Le Taux d’Erreur : L’auteur discute du taux d’erreur des technologies d’IA, affirmant que bien qu’elles puissent répondre à ‘tout’, la réponse peut être fausse. C’est parce que les technologies d’IA ne font pas une recherche dans une base de données mais créent un modèle. Comprendre cela est crucial pour éviter les erreurs.
  • L’Avenir du Travail : L’auteur suggère que les LLM détruiront, déplaceront, créeront, accéléreront et multiplieront les emplois tout comme les technologies précédentes l’ont fait. Cependant, la vitesse de ce changement pourrait causer plus de douleur de friction et rendre plus difficile l’adaptation.
  • La Question de l’AGI : L’auteur conclut en discutant du potentiel de l’Intelligence Artificielle Générale (AGI), un système qui pourrait faire tout ce que les gens peuvent faire sans aucune limitation. Si un tel système existait, il pourrait potentiellement remplacer les humains dans de nombreux emplois. Cependant, l’auteur soutient que nous sommes loin d’atteindre l’AGI, et jusqu’à ce que nous y arrivions, nous avons affaire à une autre vague d’automatisation.

Mais que disent les études (lol) ?

D’après des études récentes menées par le MIT, le NBER, Goldman Sachs, OpenAI/University of Pennsylvania et Accenture, de nombreuses professions dans les pays développés seront fortement impactées par le travail assisté par l’intelligence artificielle (IA) ou par son remplacement. Bien que les impacts varient considérablement selon les professions, l’IA a le potentiel d’affecter 80% de la main-d’œuvre aux États-Unis et, selon un rapport de Goldman Sachs, d’augmenter le PIB mondial de 7%. Une étude d’Accenture montre que, parmi 22 groupes professionnels, 40% des tâches actuelles présentent un fort potentiel d’automatisation ou d’assistance, notamment dans les secteurs des services financiers, des logiciels et des plates-formes, de l’énergie, et des communications et des médias.

Les gains potentiels de productivité sont significatifs. Même avec des mises en œuvre relativement précoces de l’IA sans contexte d’entreprise, une étude récente du MIT a montré que la productivité des travailleurs sur des tâches typiques de bureau pourrait être améliorée de plus de 50%, les tâches de codage pouvant être réalisées deux fois plus rapidement grâce à l’IA. Les résultats varient considérablement selon les fonctions : dans le support client, des études ont montré une augmentation de 14% du nombre de problèmes traités par heure avec l’assistance de l’IA, et les économistes ont observé une augmentation de productivité de 10 à 20%. En revanche, dans les ventes, les représentants du développement commercial (RDC) peuvent envoyer 15 e-mails personnalisés et étudiés par heure avec l’assistance de l’IA, contre trois par heure manuellement, soit une différence de 5 fois. À mesure que les modèles s’améliorent et qu’ils ont accès à des données d’entreprise plus holistiques, ces chiffres augmenteront davantage.

Les travailleurs moins productifs ou nouvellement embauchés bénéficient de manière disproportionnée de l’IA. Selon l’étude du MIT sur les tâches de bureau, non seulement tous les travailleurs étaient plus productifs avec l’IA, mais les gains étaient beaucoup plus importants pour les travailleurs moins productifs au départ, et leur taux d’amélioration était plus élevé. Le même constat a été fait dans la recherche du NBER sur la productivité des centres d’appels, où les opérateurs des centres d’appels pouvaient choisir des réponses générées par l’IA pour répondre aux demandes d’assistance. Dans cette dernière étude, le modèle était continuellement amélioré grâce aux réponses des opérateurs hautement qualifiés, ce qui permettait de partager les connaissances tacites des travailleurs les plus qualifiés à l’ensemble de la main-d’œuvre.

Et le « AI & Skill-Biased Technical Change » alors ?

Dernier truc que j’ai envie de vous partager car ça m’a marqué, c’est que des recherches confirment qu’il y a bien un « biais » dans les IA au niveau de leurs impacts sur les compétences et le monde du travail, mais c’est pas celui qu’on imagine. En effet, le « changement technologique biaisé en faveur des compétences » est une évolution validée par la recherche en 2016 et en 2023 qui démontre que les travailleurs qualifiés sont favorisés car cela augmente leur productivité et donc leur demande relative, en particulier avec l’adoption de nouvelles technologies d’information. Cette tendance a des implications importantes pour la répartition des revenus et peut contribuer à l’augmentation des inégalités salariales. Une étude portant sur 16 pays européens entre 2011 et 2019 a révélé que la part d’emploi a généralement augmenté dans les métiers plus exposés à l’intelligence artificielle (IA), en particulier pour les métiers qui emploient une proportion plus élevée de travailleurs jeunes et qualifiés. Cependant, cette tendance n’est pas uniforme et varie en fonction du rythme de diffusion de la technologie, du niveau d’éducation, de la régulation du marché des produits et des lois de protection de l’emploi. Aucune preuve solide n’a été trouvée d’une relation entre les salaires et l’exposition potentielle aux nouvelles technologies.

Cela est assez intéressant je trouve non ? Mais les choses ne sont pas claires hein ?
Donc ça veut dire qu’on a pas fini d’en parler, ici et ailleurs.

Et vous, qu’en pensez-vous?

Me revoilà encore… mais pas pareil ;-)

Eh eh, et oui…

Une fois n’est pas coutume, je réactive à nouveau ce blog – inactif depuis 2018. C’est une seconde résurrection en plus car j’avais déjà fait une pause auparavant. A chaque fois c’est la même histoire : parce que je ressens le besoin de prendre la plume (et peut-être plus si affinités #podcast #teasing) et parce que j’en prends le temps. En plus de LinkedIn où je publie encore, notamment via ma newsletter GrEEK pour GEEK mais RESPONSABLE dont vous retrouverez les numéros ici), j’ai envie à nouveau d’un espace de liberté, qui m’appartienne complètement, pour me lâcher. Car pour l’instant je me livre plutôt quand j’ai le temps dans des interviews ou des podcasts (comme ici avec Alexandre Mars).

C’est drôle de relire les derniers articles de ce blog car ils « figent » l’état d’esprit que j’avais en 2018 au plus fort de la croissance de Simplon mais comme tout va toujours très vite de mon côté et du côté de Simplon, les choses sont maintenant très différentes. Simplon va bien (mieux en fait, la phase « économie sociale et suicidaire » est enfin terminée), se déploie grâce à ses équipes au top et à ses partenaires dans 30 pays dont la majorité sont en Afrique, ses programmes sont puissants et de qualité en France, sa proposition de valeur évolue en suivant les besoins des entreprises, au gré des partenariats, des financements et des opportunités…

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J’ai demandé à Midjourney de transformer une de mes photos en personnage de cartoon 😉

Une solide équipe de direction est en place et cela me permet enfin de pouvoir me concentrer sur nos grands partenaires (sans qui rien ne serait possible), sur l’international (l’avenir de Simplon), sur la Simplon Foundation (le numérique d’intérêt général et responsable) et sur d’autres activités ponctuelles (par exemple en ce moment je suis à fond sur les IA génératives, les LLMs, ChatGPT et Midjourney et je propose des formations sur le sujet regardez ). L’idée c’est aussi de passer un peu plus de temps avec mes ami-es (j’en ai très peu et je les vois trop peu), mes 2+2+1 enfants et surtout avec la femme qui transfigure ma vie depuis 35 ans (ça nous rajeunit pas comme ne le montre pas la photo ci-dessous).

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Mais attention, je reviens pas pareil qu’en 2018. Je suis beaucoup beaucoup beaucoup plus détendu. J’ai complètement arrêté l’alcool depuis 5 ans (je vais y revenir ici bientôt) et aussi le sucre transformé. Je fais du sport très régulièrement et je me couche avant mes enfants qui disent même, et mes amis aussi, que je suis presque devenu un moine, limite un peu barbant, lol). Et ce nouveau « moi » a très envie de partager plein de choses, très envie de continuer à défendre le numérique comme levier pour changer positivement les choses et la vie des gens (mais sans tomber dans le solutionnisme et sans occulter ses impacts négatifs) et aussi très envie de raconter ce que j’ai appris ces dernières années en travaillant (sur Simplon et sur moi) et en lisant (toujours énormément).

Donc me revoilà, mais pas pareil que la dernière fois, attendez-vous à ce que ça envoie du lourd (ça doit être la crise de la cinquantaine lol)…

A bientôt

Ma pomme et les médias

On le sait ou c’est pas dur à deviner mais oui les médias et la com c’est mon truc…

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C’était ma spécialité à Sc Po Toulouse – la com et les médias – normal j’y étais rentré pour être journaliste (de guerre) ! Ensuite, j’ai fait au moins 15 ans d’agences de com (DDB, Publicis, Weber Shandwick/McCann) et aussi de freelancing dans ce secteur (TBWA, etc). J’ai occupé plein de postes et fonctions différentes (RP, chef de projet, com de crise, planning stratégique, conseil, digital, fundraising, etc) et j’ai même cofondé une agence de com responsable qui va bientôt fêter ses 10 ans (l’Agence LIMITE, que je recommande toujours plus que jamais) donc forcément ça laisse des traces 😉

Le truc c’est qu’avant j’étais payé ou je gagnais ma vie pour faire passer mes clients dans les médias, mais là depuis Simplon le client unique, c’est moi et donc quand on ajoute un beau projet, qui coche bien toutes les cases médiatiques, une aventure entrepreneuriale effrénée et un président qui connait bien la musique et qui est visible : on a une médiatisation très importante de Simplon et de ma pomme, depuis plus de 5 ans. je m’en rends compte parfois quand je poste les retombées presse de Simplon et mes interviews sur Facebook et ailleurs : ça doit être agaçant et les gens doivent se dire que je passe ma vie à faire ça, que je suis partout, que les médias sont vraiment pas ouvert au changement et que ça me branche à fond de faire tout ça. Là dedans il y a du vrai, du moins vrai et du faux donc ce post est dédié à en parler.

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D’abord la couverture médiatique de Simplon est très importante pour Simplon. Pour son modèle économique car la réputation de Simplon attire les partenaires, les sponsors et les mécènes et qu’une fois qu’on fait des trucs super avec eux, on peut en parler souvent dans nos interviews, ça les valorise et c’est bien le minimum qu’on leur doit, ce surtout que bien entendu – et il faudrait être peu perspicace pour le penser – ils ne font pas ça pour ça/pour avoir de la com, sinon je pense qu’ils feraient autre chose…

Mais tout ça, la médiatisation, etc c’est surtout très important pour que les gens nous découvrent et candidatent (sinon on serait uniquement alimentés par es prescripteurs type Pôle Emploi, le bouche à oreille ou les réunions d’information qu’on organise dans les territoires et donc on raterait plein de gens ce qui serait dommage, et je pense que plus de 50% des candidats de Simplon viennent des médias). c’est important aussi pour les gens qu’on forme car les employeurs connaissent Simplon et donc ils se disent (et ils ont raison) que c’est une formation de qualité et donc les Simplonien•ne•s ont avec eux, en plus de leur talent et des compétences qu’ils ont acquises chez nous, le soutien de la notoriété de Simplon dans leurs entretiens d’embauche et ça c’est cool.

Par exemple, et j’ai eu du mal à le croire vraiment mais à force de l’entendre, ce documentaire sur nous a généré des centaines, voire de milliers de candidatures de Simplonien•ne•s, ce alors même qu’il a été diffusé sur Public Sénat et la Chaîne Parlementaire dans le cadre de la série « C’est vous la France » tournée en amont de la présidentielle, et ce n’est pas ce qu’on attend comme consommation médiatique de la part de chômeurs, de décrocheurs scolaires, de personnes des quartiers, etc alors que pourtant si 😉 ça vraiment été un aspirateur à candidats, et aussi un bel outil pour expliquer ce qu’on fait à nos parties prenantes, donc le revoilà :

Donc voilà, c’est pour ça surtout que je passe ma vie dans les médias, parce que c’tait mon métier d’avant, parce que ça défend super bien ce qu’on fait aux yeux du monde, que ça nous attire des candidats, que ça renforce l’employabilité de nos apprenants, et oui aussi parce que quand on est « un bon client » qui connait bien les médias, les règles du jeu et qu’on sait bien exploiter les résonances médiatiques, l’actualité, etc et bien oui, c’est vrai, les belles histoires et les bons clients se refilent entre journalistes, on les rappelle quand on veut des infos et que moi je leur réponds toujours, rapidement, et je les aide, pas forcément pour qu’ils parlent à nouveau de Simplon, mais souvent ils le font, c’est comme ça…

C’est ça qui fait aussi, en plus du succès et de l’impact de Simplon, qu’on est choisis pour « passer à la TV » comme ce fut le cas la semaine dernière pour les BFM Awards :

Et puis quand on est comme moi et qu’on a le « truth based storytelling » dans la peau, qu’on dit toujours la vérité, comme les quelques articles ci dessous dont le dernier est un podcast « écoutable » et retranscrit ci-dessous et qui contient un bon exemple de transparence dans les réponses.

frederic-bardeau-simplon
https://lentrepreneurenvous.com/frederic-bardeau-simplon/

Et parfois c’est même trop transparent, être spontané et soit même, ne pas cacher pas les trucs sous le tapis, être est passionné et honnête ça se sent, les journalistes le sentent… mais parfois ça se retourne contre moi comme ça a été le cas quand on a annoncé notre 2ème levée de fonds avec dans Les Echos avec – sous la plume de Florian Debès que j’a connu au moment de la sortie de mon premier livre sur Anonymous – ce titre redoutable « Simplon lève 4,75 millions et sauve sa trésorerie » (imaginez la tête de nos investisseurs), Ou là encore quand Socialter et Côme Bastin nous égratigne et me prend au mot : « La croissance folle de Simplon » (…) « La « fabrique » serait-elle devenue une usine ? » (…) « le buzz autour du projet a pu faire des déçus » (…) « Des ratés, Frédéric Bardeau en concède volontiers. « On a essaimé trop vite et fait toutes les conneries imaginables. » .

Donc voilà, c’est bien de faire le malin mais parfois on le paye, et puis ça laisse des traces, genre là c’est une vidéo de juin 2013 donc vraiment vraiment au tout début de Simplon et ça pardonne pas lol mais ça rappelle d’où l’on vient pour toujours :

Mais je regrette rien et je confirme que c’est plus fort que moi, et que c’est bien pour Simplon mais pas que pour Simplon : je pense d’ailleurs à faire des ateliers pour aider d’autres entrepreneurs sociaux à mieux parler d’eux mêmes et de leurs projets, à être plus à l’aise et parfois moins « mauvais » alors que ce qu’il-elle font c’est super, j’en avais parlé avec Laure Drévillon de OneHeart, on le fera peut être… et c’est pas réservé aux porteurs de projets d’innovation sociales, aux ONG et au secteur non marchand car il y a des responsables RSE, de Fondation, d’entreprises prestigieuses, des politiques aussi ils feraient bien de bosser leur mediatraining, d’être plus eux-elles mêmes, de dire plus la vérité, etc ça se sentirait, ça se verrait et ça irait complètement différemment : mieux !

Voilà, si ça vous plait partagez, si vous vous réagir vous pouvez aussi, et si vous voulez un mediatraining, vous aurez pas de mal à trouver mon email mais il faudra faire un don à la Fondation Simplon en contrepartie 😉

N’ayez pas peur, ne soyez pas jaloux et ne souhaitez pas l’échec de Simplon

« Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire, et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout. » Jules Claretie

Ces derniers temps, le « buzz » est là, encore plus fort que les premières rumeurs qui étaient déjà arrivées à nos oreilles : « ils vont pas y arriver (…) c’est le dernier truc à la mode (…) ils se dispersent trop (…) l’explosion en vol est un vrai risque (…) ils raflent tout c’est pas normal (…) ils ont rien inventé après tout on était là avant eux (…) c’est beaucoup de communication pas beaucoup d’action (…). »
Et comme face à tout ça, le sentiment d’injustice le dispute à celui de la colère, car nous ne ménageons pas nos efforts, j’ai ressenti le besoin d’écrire ce texte, afin que les choses soient enfin dites et écrites, et que peut être certains arrêtent de se cacher derrière leur petit doigt, que chacun prenne ses responsabilités, au moins autant que nous, Simplon, nous prenons les nôtres.

Du côté des pouvoirs publics, de certaines collectivités ou organisations présentes sur le terrain, mais aussi chez certains grands comptes partenaires de Simplon ou réfléchissant à l’être, le doute s’installe et les questions se font de plus en plus pressantes, à mesure que 2016 arrive et qu’elle verra le déploiement national :
  • de la démarche « Grande école du numérique » pour laquelle Simplon et ses partenaires sollicitent un soutien très important pour couvrir le territoire de « fabriques sociales numériques » au service des demandeurs d’emploi
  • du programme « CAPPRIO » financé par les Investissements d’Avenir et où Simplon est chef de file d’un consortium qui réunit les Petits Débrouillards, OpenClassrooms, Universcience et Cap Digital pour faire pendant les 2 prochaines années la promotion du code et du numérique « en priorité dans les quartiers prioritaires »

Il est vrai que le développement fulgurant de Simplon peut interroger, faire peur, provoquer des jalousies et donc générer des réactions peu bienveillantes de la part de structures qui nous jugent trop ambitieux ou trop présents dans les médias et dans les Ministères, d’homologues de Simplon quelque peu aigris car « ils étaient là avant » ou parce qu’ils ont démarré avec nous et qu’ils ont pris ensuite leur envol (ce qui est normal, on leur souhaite bonne chance et d’avoir moins de critiques que nous) ou encore d’organisations qui auraient voulu faire ce qu’on fait, aussi massivement qu’on le fait et fédérer autour d’eux l’intérêt et l’adhésion comme nous le faisons…

Mais qu’ils se rassurent et vous aussi, nous continuerons de les considérer tous comme des partenaires et non des « concurrents » ou des « ennemis » : c’est notre côté Bisounours… Et la « Grande école du numérique » c’est un mouvement, comme celui du code en périscolaire ou à l’école, et nous sommes un moteur de ce mouvement, nous ne nous revendiquons pas propriétaire de ce mouvement, mais nous faisons bien plus que l’accompagner, nous y travaillons tous les jours avec la volonté de le démultiplier le plus largement possible.

Car il est important que tout le monde sache que notre croissance et notre succès sont du à un travail de titan qui ne doit rien à la facilité ou à des complaisances, qu’avec tout ça nous habite au quotidien la pression, les galères, les risques et donc l’humilité et la responsabilité.

En effet Simplon et ses équipes travaillent d’arrache pied pour mettre en place un modèle pérenne à fort impact social et c’est à eux que je pense, et à tous les Simplonien(ne)s qui sont déjà passé par nos formations quand j’entends qu’on nous critique, qu’on souhaite sans l’avouer clairement notre échec en adressant des mises en garde ou en colportant des médisances ou des rumeurs infondées, ce au moment même où nous allons changer d’échelle et pouvoir prouver que ce mouvement qui nous porte et qui nous dépasse va enfin aboutir.

Car en à peine 3 ans, à partir de rien, Simplon est effectivement devenu un acteur incontournable de ce que nous appelons « le numérique inclusif » (peu être que certains le disaient avant et donc qu’on a pas le droit de le défendre mais tant pis) en étant tout à la fois :
  • engagé et militant autant au sein de la French Tech et de France Digitale, que du MOUVES ou des acteurs du Social Good : pour défendre un numérique en faveur de l’inclusion, de l’insertion, de la mixité et de l’innovation sociale
  • partenaire des pouvoirs publics – La France S’Engage, les Ministères du Numérique, de l’Education Nationale, du Travail, de la Ville et de la Jeunesse, du Développement et de la Francophonie, de l’ESS – mais aussi des des territoires qui nous passionnent car nous y sommes implantés ou en cours d’implantation, des startups et des grands comptes aux côtés desquels nos Simplonien(ne)s apprennent et grandissent, des acteurs de l’emploi et de l’insertion comme Pôle Emploi, les missions locales et les OPCA…
  • en plaidoyer permanent sur le plan théorique car présent aux côtés des réflexions du Conseil National du Numérique, publiant un ouvrage sur la démocratisation de l’apprentissage du code (« Lire, écrire, compter, coder ») pour alimenter les débats et les décisions à ce sujet, intervenant dans de nombreuses conférences et événements pour porter haut et fort que le numérique est un levier formidable pour créer des emplois pour ceux qui décrochent du système scolaire, pour celles et ceux qui n’en ont pas ou doivent se reconvertir

Pour faire cela, Simplon a du innover juridiquement, économiquement, pédagogiquement, utiliser tous les leviers possibles – y compris médiatiques et politiques – pour avancer et personne ne peut contester que son exemple n’a pas permis de faire avancer certaines causes, d’autres acteurs, bouger certaines lignes et accélérer certaines décisions politiques.

Car bien sûr que oui, les temps sont propices, le moment était venu et « l’alignement des planètes » est là, maintenant, bien sûr que oui d’autres faisaient avant nous et font aussi, mais il faut être honnête et très clair : Simplon a la certitude d’avoir fait plus que ce qui relevait uniquement de sa responsabilité pour faire avancer les choses, plus que joué « pour lui seul » mais plutôt obtenu des moyens permettant à d’autres et à tous de contribuer.

Qui peut dire que Simplon ne l’a pas aidé à faire des choses, qui peut dire que Simplon ne publie pas sur ses réseaux sociaux les bonnes nouvelles des autres, qui peut dire que Simplon ne propose par son expertise, sa valeur ajoutée et son soutien gratuitement, sans rien attendre en retour, à des personnes, des organisations et même des structures qui l’instrumentalisent, le critiquent ou visent les mêmes financements publics ou privés qu’eux.

Ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs, ou des jaloux.

Pour avoir de l’impact, oui il a fallu grossir vite et donc créer 38 emplois, oui il a fallu agir tous azimuts et donner l’impression de faire « trop » ou « trop de choses » mais le résultat est là, devant nous :
  • 162 personnes formées trouvant un job ou créant leur propre emploi à 80% dans les 3 mois après leur sortie de Simplon
  • 11 écoles ouvertes et bientôt plus de 30 partout sur le territoire (quartiers, ruralité, DOM TOM, Roumanie, Afrique…)
  • des dizaines de milliers de jeunes sensibilisés au code dans 18 pays avec l’Africa Code Week et des milliers en France avec la Code Week européenne et Hour of Code
  • des dizaines d’applications créées par Simplon Prod et par les Simplonien(ne)s
  • Simplonline notre FOAD et ses milliers d’inscrits…

C’est pas rien non ?

Vous n’imaginez pas ce que tout ça a demandé, demande encore et va encore plus demander en 20016 comme sacrifices… Pour les équipes de Simplon, pour ses fondateurs et pour moi aussi (pas surtout)… Ces semaines de 60/90 heures, ces moments volés sur nos vies personnelles, tout ce temps que nous ne passons pas avec nos conjoint(e)s, avec nos enfants : c’est pour cela que c’est insupportable d’entendre les mauvaises langues ou celles et ceux qui les écoutent ou nous les rapportent pour nous prévenir… Mais nous le faisons avec plaisir, galvanisé par la certitude que nous faisons quelque chose de bien, d’utile…

Et en plus – ça va sans dire mais ça mieux en le rappelant – tout ça n’a pas pour but d’enrichir Simplon qui a fait des pertes depuis sa création et sur ses 2 premiers (sur 2) exercices comptables. Ni même ses salariés qui ne sont pas grassement payés avec de l’argent public comme on a pu l’entendre et encore moins ses actionnaires car si par bonheur nous faisions un jour des résultats : ils seraient immédiatement réinvestis dans le projet et notre agrément ESUS implique qu’aucun dividende ne soit versé, de la même manière qu’il implique une lucrativité limitée et un écart de salaire maximal entre le plus grand et le plus petit.

Donc c’est quoi le problème avec nous ?

Bah oui car si on réfléchit bien :
  • Pourquoi choisir un modèle d’essaimage à dissémination souple où l’on fait du sur mesure avec des porteurs de projets locaux tous différents (mission locale, GRETA, école d’ingénieur, CCI, agglomération, organisme de formation, entreprise, association, SCIC…) en créant des emplois locaux et en nous adaptant notre formation et notre recrutement à la configuration spécifique du territoire ? On pourrait faire des vraies franchises…
  • Pourquoi vouloir aller ou rester à Clichy sous Bois, Trappes, Sarcelles, dans les quartiers Nord de Marseille, à Villeurbanne, à Lunel, Roubaix mais aussi dans les zones paumées de nos campagnes, ou dans les DOM TOM avec des formations qualifiantes dont le modèle économique est très difficile à trouver ? On pourrait faire le même travail des organismes de formation traditionnels…
  • Pourquoi toujours tenter d’aller plus loin dans les publics bénéficiaires (les réfugiés avec SINGA, les prisons, les migrants et les mères célibataires) ? On pourrait se concentrer sur les publics les plus près de l’emploi et les moins débutants…
  • Pourquoi s’escrimer à défendre la cause des filles dans les métiers techniques du numérique alors qu’il serait simple de rester au mieux dans le cosmétique (pas beaucoup des filles) ou au pire dans le « gender washing » ?
  • Pourquoi créer une Fondation Simplon abritée par FACE reconnue d’utilité publique dont les actions seront obligatoirement tournée vers l’intérêt général et donc pas vers l’amélioration du modèle économique de Simplon ?

Hein ? Pourquoi faire tout ça ?

Pour tirer la couverture à nous alors que c’est parfois et même souvent risqué car innovant ou sans précédent ? Pour empêcher d’autres de le faire alors qu’on demande qu’à être rejoins et à faire à plusieurs ?

Car si on résume, la première vraie question c’est : pourquoi Simplon fait tout ça ? Pourquoi cette ambition, cette vitesse et cette volonté d’impact ?

Pour l’impact uniquement, bien entendu, et parce que c’est passionnant autant qu’important, pas pour nous pour pour les bénéficiaires, les territoires, les partenaires, notre pays, l’Afrique, le monde…

Alors l’autre question inévitable c’est : qui a peur ou qui est jaloux de nous, et qui souhaite l’échec de Simplon, et pourquoi ? Ca je vous laisse y répondre car c’est évident, l’humain est comme ça, les financeurs doivent choisir et donc instrumentalisent parfois les différences, attisent les jalousies ou les relayent au lieu de rassembler les forces, les territoires préfèrent des acteurs locaux mais nous aussi, car ce sont nos meilleurs partenaires, ils le sont dans plusieurs dizaines de territoires…

Mais en tous cas deux choses sont certaines :
  • on va réussir à faire ce qu’on a dit : nous allons donner raison à toutes les structures publiques, privées, non marchandes, aux porteurs de projets d’essaimage Simplon, à nos actionnaires et à nos parties prenantes qui nous font confiance. Nous allons monter le plus grand réseau de fabriques numériques et porter haut et fort les couleurs de la « Grande Ecole du Numérique », si nous et nos porteurs de projets sont labellisés. Que personne ne s’inquiète outre mesure, nous trouverons les formateurs et formatrices pour nos écoles, car nous les avons toujours trouvés et nous avons 11 fabriques en ce moment. Nous aurons la trésorerie pour absorber plusieurs dizaines de projets en même temps car nos banquiers, nos actionnaires et nos clients nous soutiennent. A la sortie, nous allons insérer tous les Simplonien(ne)s. Parallèlement, nous allons continuer sur le publics des enfants et des jeunes aussi, poursuivre notre effort pour digitaliser l’innovation sociale et mettre du social dans le digital : tout ça c’est certain, on y travaille depuis des mois, on a l’équipe qu’il faut, on s’en donne les moyens et beaucoup de gens nous aident et vont continuer à le faire…
  • on va pas s’arrêter là : ce n’est que le début, nous allons aller encore plus loin et construire une véritable « licorne de l’ESS numérique » pour avoir l’impact le plus grand et le plus durable possible sur nos publics, avec les territoires, avec les entreprises et les pouvoirs publics. Car c’est cette ambition, cette capacité à prendre des risques et à faire plus vite et plus fort qui est importante et qui devrait être saluée et encouragée au lieu d’être critiquée. Donc préparez vous à continuer à entendre parler de nous, et dites vous bien que l’horizon de Simplon ce n’est pas la formation professionnelle ou l’insertion, ni même le rêve d’une SSII solidaire qui pousserait la transformation digitale et l’impact des acteurs de l’innovation sociale, ni même l’éducation numérique ou au numérique pour remettre en marche l’ascenseur social : c’est tout ça bien sûr, et bien plus…

Donc n’ayez pas peur, ne soyez pas jaloux et ne souhaitez pas l’échec de Simplon, plutôt soutenez nous, participez à nos côtés à changer les choses et demandez nous ce qu’on peut faire pour vous, pour vous aider, pour mutualiser, pour faire des synergies et des fronts communs, parce que c’est ça qu’on veut faire, parce qu’il n’y a que les résultat qui compte, l’impact social : alors on s’unit et on travaille ensemble ? Ce serait super non ?

Allez bisous !

Fier d’être Fellow @AshokaFrance promotion 2015

Après un processus de sélection aussi exigent que stimulant qui a vu sa fin marquée par la validation du board international du réseau Ashoka, c’est avec fierté que j’ai reçu mon « bonsaï » – symbole du mouvement – et que j’ai donc rejoins cette « famille » comme aime à le dire son Directeur Europe Arnaud Mourot.

fred-fellow-ashoka-2015

Soirée mémorable, suivie d’un week-end d’intégration dans le local de Simplon à Lyon : l’occasion de rencontrer des gens incroyables de bienveillance et d’expérience (les ASN, membres du Ashoka Support Network) et de nouer des liens avec les autres Fellows de la promotion 2015 (spéciale dédicace à Fabrice Hegron de « En direct des éleveurs » et Jérémy Lachal de Bibliothèque Sans Frontières) et des promotions précédentes.

Et si vous voulez revoir mon discours en vidéo où je parle des Bisounours du numérique, c’est là :

En savoir plus sur Ashoka, regardez la vidéo ci-dessous ou baladez vous sur leur site web :

Dans le First des Rendez-vous du futur

Ma pomme dans Libération en portrait avec une photo qui va rester ;-)

Des compagnon(e)s de route professionnels qui disent du bien de moi, une journaliste qui a passé du temps à comprendre l’incompréhensible (mon parcours, mes paradoxes, mon rythme) et un photographe qui a improvisé avec des éléments de décor issus des travaux de l’usine où nous sommes à Montreuil une photo qui va me suivre longtemps car certains esprits mal tournés y ont vu une référence phallique : c’était mon portrait dans le cahier Ecofuturs de Libération.

(Photo Audoin Desforges pour Libération)
Photo Audoin Desforges pour Libération

L’article intégral en ligne

Wikistage sur la révolution de l’éducation

C’était hier soir, à l’ESCP à l’initiative de « YESS, You & ESS » et c’était génial.

yess

Je suis intervenu en format Wikistage (9 minutes) sur le thème de la révolution dans l’éducation aux côtés de Jean Marc Tasseto (ex patron de SFR et de Google France), d’Olivier Crouzet le pédagogue de l’école 42, de François Taddéi notre gourou national et patron du très innovant CRI, de Muriel Epstein la dynamique représentante de TRANSAPI, de Jérémie SICSIC (Unow) et de Catherine Mongenet (plateforme France Université Numérique).

En attendant la vidéo, voici la transcription approximative (mes notes) de cette intervention :

J’ai pas envie de vous parler d’ėducation, j’ai envie de vous parler de politique, je sais que c’est pas a la mode, ca ennuie tout le monde, mais c’est tres important pourtant, fondamental

J’ai envie de vous parler d’émancipation, de classes sociales, d’exclusion, de justice et de pouvoir

C’est ce qui m’a toujours passionné : Anonymous, la digitalisation des ONG, l’entrepreneuriat social numérique…

Et je commence par une question : a votre avis peut on faire une démocratie et peut on faire société avec une une majorité d’illettrés ?

L’histoire, la philosophie et les sciences politiques répondent non, c’est assez clair ça

mais alors, dans une société numérique, ou les machines, les réseaux et les données sont partout : peut on être un citoyen, un acteur et avoir la pleine maîtrise de son destin et de son environnement si on ne comprend rien au numérique, si on est un illettré du numérique ?

On appelle ça l’illectronisme et on parle de problèmes de littératie digitale pour décrire l’analphabétisme du numérique, l’incapacité à se servir d’un ordinateur, d’Internet, de comprendre, chercher, critiquer les informations et les usages qui sont liés au numérique,

et on désigne souvent les mêmes populations quand on parle de ça : celles qui sont « éloignées du numérique » => pays, territoire et classes sociales déconnectées, migrants, sdf, zones rurales, décrocheurs, chômeurs, femmes seules élevant des enfants, seniors…

c’est vrai que c’est un problème pour eux…

mais ça ne l’est pas seulement pour ces personnes exclues, marginales ou défavorisées, c’est vrai pour tout le monde, pour la majorité des gens en fait

même ici je dirais assez facilement qu’il y a une majorité d’illettrés du numérique, comme il y en a une majorité dans la classe politique, dans les élites économiques, chez les cadres dirigeants, des les écoles de commerce… et autant à paris qu’en province… autant chez les riches que chez les pauvres…

pourquoi ce constat un peu dur ?

parce que la véritable littératie numérique, la plus préoccupante pour moi, ce n’est pas celle qui prive d’accès à Internet, celle ci est terrible, ni celle qui prive des usages car celle là est handicapante : c’est celle de la compréhension critique, de la distanciation de posture par rapport au numérique

Celle qui touche au coeur de ce que sont les machines, le numérique, la langue des ordinateurs, des téléphones, maintenant des voitures, des objets connectés, celle qui permet de comprendre la technologie dans ce qu’elle a de non technologique, de culturel, de politique surtout

celle qui a fait dire à un américain une phrase très violente, mais tellement vraie : dans la vie il faut choisir entre programmer, ou être programmés

J’appelle illettré du numérique toute personne qui ne s’est pas transformé radicalement dans sa pratique numérique d’une posture d’utilisateur, de consommateur en une pratique d’acteur, de contrôle des machines, des enjeux qui les traversent…

c’est pour cela que j’ai cofondé simplon, une école qui forme gratuitement des personnes éloignées du numérique, défavorisées ou sous représentées dans le numérique, une ecole qui permet a ceux qui en ont le plus besoin les pouvoirs magiques de la technologie, une école qui forme des enfants, des chômeurs et des allocataires du RSA, des filles, des cadres dirigeants à la programmation informatique

et c’est pour ça que j’ai écrit « lire, écrire, compter, coder » chez FYP en juin dernier, parce que c’est très important

Bien entendu il ne s’agit pas de devenir tous développeurs, tous informaticiens mais de comprendre, de renverser l’asymétrie entre ce que beaucoup considèrent comme des boites magiques ou « du virtuel » ou « le mal » ou « la solution à tout », et nous, moi, vous, tout le monde

Car il n’y a aucune barrière entre nous et les machines, pas plus qu’il n’y a de barrière de langue entre nous et une personne d’un autre pays, encore moins même car ce ne sont pas des gens les machines, les réseaux : ce sont des outils qui nous obéissent, que l’on peut programmer… pas le contraire… et c’est pas un truc réservés aux scientifiques, ça n’est pas qu’une science, c’est un art, un artisanat, un loisirs, une compétence…

Je connais des boulangers développeurs, des hacker qui ne codent pas mais qui hacker l’éducation, l’administration, la cuisine…

Apprendre la langue des machines ce n’est pas non plus seulement pour trouver du travail, pour remplir les troupes des startups pour rivaliser avec la silicon valley que vous devez apprendre à coder, comprendre la pensée computationnelle, l’algorithmique, la programmation, la fabrication numérique, l’électronique, la robotique… et tous les usages créatifs du numérique

Non ça n’est pas pour ça

c’est parce que c’est un levier formidable d’émancipation individuelle, cela permet de reprendre la main sur sa vie, son destin, sa carrière, de démultiplier ses passions, de s’ouvrir d’avantage sur le monde, de mieux comprendre comment il fonctionne, comment le changer, le hacker…

d’autres le font avec le sport, la cuisine, le travail qui est émancipateur mais le code a des choses en plus : c’est un levier d’émancipation collective, de citoyenneté et de souveraineté, d’inclusion donc il faut qu’il soit étendu à tous les pans de la société, que tout le monde comprenne qu’il faut programmer ou comprendre la programmation, ou être programmés

mais comment on démocratise tout ça ?

par le périscolaire : publics enfants, par la formation pour réduire la fracture chez les salariés

par des dispositifs spécifiques pour les chômeurs/quartiers/ruralité/diasporas/migrants/SDF et simplon essaime partout et il y a aussi 42, la Webacademie aussi, les voyageurs du code et les petits debrouillards

C’est important de programmer aussi pour les femmes, surtout, car ça c’est encore tabou dans les métiers techniques du numérique, la mixité, la parité et la promotion du code chez les femmes reste encore largement à faire

on y travaille particulièrement à simplon, avec 50% de femmes dans nos promos, on est pas seuls a defendre la mixite et la parité, mais ce n’est pas la priorité de tous, c’est dommage…

les problèmes que nous rencontrons sont nombreux et les ennemis pas toujours où on les attend :

qui fait la démocratisation ?

les informaticiens ?

non, ce sont nos ennemis, ils veulent sanctuariser l’informatique comme une discipline, une aristocratie, dire que ça appartient aux sciences alors que c’est aussi un art, un loisirs, un artisanat…

qui décide de la démocratisation ?

Nos elites débordées/dépassées, les industriels qui veulent de la chair à startup ou les SSII ?

non, c’est à nous, et à nous seul de décider, de vouloir savoir lire, écrire, compter, coder

qui paye ? quel business modèle ?

beaucoup de modèles sont gratuits, ils demandent une motivation forte et il faut qu’ils soient de qualité

d’autres sont payants mais ne sont pas ouverts à tous, c’est dommage

Alors et vous ?

Vous voulez programmer ou être programmés ?

Apprenez à coder, emmenez y vos enfants, parlez en autour de vous…

Merci