C’est en visionnant une passionnante conférence TED (pléonasme, je sais) de Mark Graham sur la géographie de l’Internet que j’ai découvert Makmende, le premier mème kenyan/africain de l’histoire de l’Internet.

Au départ c’est l’histoire d’une vidéo “trailer” du groupe afropop kenyan “Just a Band” qui dépasse les 500.000 vues en mettant en scène un personnage “très méchant” tout droit sorti de l’univers de Shaft et des films sur la “blaxploitation”.
Son nom – Makmende Amerudi – est probablement issu de la fusion entre un mot désignant quelqu’un qui se prend pour un super héros et le “Make My Day” de Clint Eastwood dans l’Inspecteur Harry.

Véritable buzz au Kenya puis en Afrique, Makmende se réplique comme un mème sur le modèle des Chuck Norris Facts (un florilège est compilé dans cet article des Observateurs France24). Le phénomène Makmende a donc sa page Facebook et sur Twitter aussi via le mot-dièse #makmende.
Le Wall Street Journal, CNN et GQ en parlent mais c’est sur Wikipédia que les choses deviennent plus difficiles puisqu’au départ, il est impossible aux fans de Makmende d’ouvrir une page dédiée à ce mème africain considéré comme anecdotique (voir l’article “Makmende’s so huge, he can’t fit in Wikipedia” d’Ethan Zuckerman en mars 2010).

Désormais pleinement intégré dans la culture Internet, et sur Wikipédia, Makmende peut poursuivre sa vie de mème tranquille sur la toile, je vous laisse visionner la vidéo qui a tout déclenché :
Comme quoi, Internet c’est un village pas si global que ça où ce sont les normes et les cultures occidentales qui priment au niveau international, à de rares exceptions – dont dernière et Sud Coréenne vidéo viral de Psy « Gangnam Style », et où les Internets chinois, indiens et encore plus africains restent localisés à leur territoires.
Dommage pour nous car on y perd en créativité !
